Sombre et beau, la nuit s’étend sur le bocage, Petit fou de ces nuits pleines d’astres d’éclat! Prisonnière entre ses lierres et son ombrage, La Providence courbe au loin l’infiniment bas.
Et pendant ce temps, tu as pour amoureuse Une étoile que tu vois s’incliner, bien-aimé! Sépulture charmante avec mille odeurs, Eune entre les saffrans où d’aigres plaies s’otent.
Un frisson des vents qui chante et coule, Entre les faîtes fougueux, j’entends loquace Les murmures du temps vagabond qui roule D’une note à l’autre avec une douce grâce.
Toi, ne tourmente pas ce cœur en floraison, Qui désire un printemps d’éclat, douce pensée!
Ne songe pas à ce sort qui, avec passion, Te condamne à l’écho des galères sans cesse.

  • Paul Verlaine